Loup y es-tu ?

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Notre pays compte environ 400 loups vivant dans 25 départements situés dans l'Est et le Centre. Le loup n'a pas fait l'objet d'une réintroduction. Il est issu d'une migration spontanée venue d'Italie dans les années 90.

Prédateurs naturels de la faune sauvage, les loups voient les animaux d'élevage comme des proies faciles à chasser car parquées en troupeaux. En 2016, on estime que près de 10 000 individus ont été tués par des loups en France.

Plus de 21 millions d'euros ont été débloqués par l'Etat pour indemniser les éleveurs et subventionner l'achat de clôtures électrifiées et de chiens de garde (Patous et Bergers d'Anatolie), ainsi que le recrutement de gardiens pour protéger les troupeaux.

Sur notre territoire, le loup est un animal protégé depuis 1979. Bien qu'il ne soit plus considéré comme espèce menacée d'extinction depuis 2009, son abattage est strictement réglementé et placé sous le contrôle de l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).

Des dérogations à la protection du loup sont accordées en cas de dommages importants provoqués aux élevages, d'inefficacité des mesures de protection des troupeaux et à condition de ne pas nuire au maintien de la population de loups dans un état de conservation favorable.

Pour éloigner les loups de leurs troupeaux, les bergers sont autorisés à utiliser des méthodes d’effarouchement (source lumineuse ou sonore et "tirs de dissuasion" non-mortels). Pour les protéger vis-à-vis de loups en situation d'attaque, les éleveurs peuvent recourir à des "tirs de défense" létaux à condition d'être titulaires d'un permis de chasse. Par ailleurs, des "tirs de prélèvement" sont opérés par la Brigade Loup. Cette structure, créée en 2015, se compose de  personnes  officiellement autorisées à abattre les loups selon un quota maximum défini par les autorités. Celui-ci a été fixé à 40 individus pour 2017/2018.

Il faut savoir qu'en cas de doute quant à l'auteur des attaques de troupeau, le loup est présumé coupable dès lors qu'il est présent dans l'environnement, ce qui débloque les indemnisations.

En juin 2017, le collectif Cap Loup a lancé une campagne contre le tir de loups.

Notons que l'abattage de loups au hasard tel que pratiqué en France est sujet à discussion. Il semblerait qu'il favorise leur dispersion en fragmentant la meute, ce qui tend à multiplier les chasses individuelles. De plus, le loup abattu n'est pas toujours l'auteur de la prédation. En Suisse, les autorités installent des caméras afin de repérer les individus qui s'attaquent régulièrement aux troupeaux et elles procèdent à des abattages ciblés.

Rappelons que le loup est un animal discret et craintif à l'égard des humains. Il n'envisage pas l'homme comme une proie, mais comme un chasseur dès lors que celui-ci se tient en position verticale, comme le font également les ours que les loups évitent autant que possible.

Parmi les techniques préconisées pour favoriser la cohabitation des activités pastorales et du loup, figurent le travail de sélection des chiens de protection, le gardiennage des troupeaux, la mise en place de parcs de regroupement nocturne et de filets de protection, ainsi que la recherche scientifique sur les moyens d’effarouchement efficaces du loup.

Crédit photos : ABSFreePic - Pixabay